C’est au XIXe siècle, après trois siècles d’initiatives sporadiques ou isolées, que l’aube des missions modernes se lève sur les Églises issues de la Réforme. Sous la double impulsion des Réveils évangéliques et du goût de l’aventure lointaine qui caractérise alors l’Occident, les différentes composantes du protestantisme entreprennent d’aller porter l’Évangile aux peuples restés à l’écart de la première vague de l’expansion chrétienne (on se reportera, pour l’étude de celle-ci, au premier volume du Précis d’histoire des Missions : l’Évangélisation du monde). Cet effort missionnaire, porté par une multitude de sociétés de missions constituées pour l’occasion, s’affirme pendant cette période comme le grand projet des Églises des pays du Nord de l’Amérique et de l’Europe. Mais la Mission n’a jamais été le seul fait de l’ “homme blanc” : très tôt dans l’histoire des Missions, comme le montre l’ouvrage, des pionniers natifs des terres d’accueil de la Mission ont joué un rôle décisif dans l’édification de l’Église.
Ces 150 années d’activité missionnaire sans précédent, dont William Carey fut la première figure, ont façonné pour une bonne part le visage de l’Eglise aujourd’hui. La remarquable synthèse que nous propose Jacques Blandenier est un document sans équivalent sur la constitution du christianisme des pays du Sud, qui rassemble aujourd’hui la majorité des chrétiens. Signalons que l’auteur s’attache particulièrement à mettre en valeur la part prise par le protestantisme de langue française, dont les effectifs limités n’ont pas limité l’ardeur, dans l’oeuvre missionnaire en Afrique et en Extrême-Orient.
Jacques Blandenier, missiologue, ancien responsable de la formation de la formation d’adultes de la Fédération Romande d’Eglises Evangéliques (FREE), a longtemps enseigné l’histoire des Missions dans les Instituts bibliques et Facultés de théologie évangéliques de France et de Suisse. Il a aussi effectué de fréquents séjours d’enseignement en Afrique francophone et à Madagascar.