Le livre de Henri Michaud passe en revue les principaux textes hébraïques (et en plus la stèle de Mésha en moabite) qui sont parvenus jusqu'à nous sur le support de la pierre (stèles, gravures), l'argile (tablettes) ou la poterie (ostraca), laissant donc de coté le papyrus ou la peau. Les dix chapitres parsemés de figures et photographies progressent par ordre essentiellement chronologique et fournissent des explications sur les inscriptions, leur contexte historique, leur découverte ainsi que quelques commentaires sur le contenu.
Très facile à lire, le livre est captivant pour quiconque s'intéresse à l'Ancien Testament, et est très détaillé sans pour autant rentrer dans les discussions techniques qui perdraient un grand nombre de lecteurs. Cependant, il souffre de quelques défauts conséquents. Premièrement, son ancienneté (1958) fait passer à coté de découvertes plus récentes, comme par exemple les inscriptions de Deir Alla (1967). Ensuite, les convictions libérales de l'auteur se font clairement sentir, entre autres, dans sa discussion de [2 Rois 3] qui méprise tout bon sens exégétique. Enfin, et ce n'est pas sans lien, Henri Michaud se laisse quelques fois aller à de surprenantes spéculations sur le contexte immédiat d'écriture des documents. Je recommande donc aux intéressés, à condition de se munir d'une certaine distance critique.