Les femmes protestantes font leur entrée sur la scène militante au milieu du XIXe siècle avec les philanthropes, préoccupées par les grands problèmes sociaux de l'époque. Puis, souvent à partir d'activités proposées par ces dernières, se créent les Unions chrétiennes de jeunes filles qui connaissent rapidement une meilleure fréquentation que leurs homologues pour jeunes gens. Les UCFJ, qui ont constitué un continent à part à l'intérieur du protestantisme, furent le vivier qui engendra ou nourrit bien des mouvements, des Éclaireuses unionistes au Mouvement jeunes femmes et au Planning familial.
Les protestantes furent également pionnières dans l'éducation des jeunes filles et leur formation aux métiers du social et de la santé.
Mais là comme ailleurs, les résistances s'exercèrent, qui tendaient à limiter l'autonomie des organisations féminines et à plus forte raison féministes. S'affranchir de la tutelle masculine demanda donc à ces femmes beaucoup d'énergie et de volonté.
Cet ouvrage, fruit d'un travail de plusieurs années, retrace l'histoire de ces mouvements et de leurs militantes, de la fin du Premier Empire à la deuxième moitié du XXe siècle. Il présente en outre, sous forme de notices biographiques, 112 protestantes françaises et 23 de leurs compagnes de route, choisies parmi les 475 femmes citées dans le texte. Un apport original à l'histoire du féminisme français.
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Geniève Poujol est née dans une vieille famille protestante et cévenole. Elle a acquis dans le scoutisme unioniste le goût de l'engagement, qui s'exerça ensuite à Peuple et Culture et au sein du Mouvement jeunes femmes. Sociologue à l'Institut national d'éducation populaire puis au CNRS, elle s'est spécialisée dans l'histoire des associations et des mouvements de jeunesse, à propos desquels elle a publié, en 1996, le Dictionnaire biographique des militants, de l'éducation populaire à l'action culturelle.