Voilà le deuxième volume « d'aide à la lecture cursive du texte hébreu » !
Le premier volume sur l'ensemble du livre des Psaumes a connu un certain succès. Cela montre l'intérêt grandissant pour l'hébreu dans nos pays francophones, et surtout le désir d'avoir accès au texte original de l'Ancien Testament.
Dans sa préface au premier volume, Tom Blanchard rappelait l'importance de la lecture directe de la Parole de Dieu dans la langue originale. Elle permet une méditation lente, précise, au mot à mot de ces textes fondamentaux pour la foi. La richesse qui jaillit quand on peut aller au-delà (et en deçà !) des traductions est fascinante, et indispensable lors de la préparation de sermons et d'études bibliques. Et, qui sait, cela peut donner naissance à des vocations d'exégètes modernes et fidèles qui pourront mettre en lumière par leurs « commentaires » la pertinence de la Parole de Dieu pour nous aujourd'hui.
Me ralliant bien entendu à l'analyse de ce frère et collègue apprécié, j'ajouterai que notre désir depuis plus de vingt ans en publiant ces notes sur le texte hébreu est d'encourager les hébraïsants en herbe (et les autres !) à persévérer dans le désir de la connaissance de cette langue que Dieu a choisie pour se révéler. Trop souvent hélas - trois fois hélas ! - les étudiants en théologie abandonnent la lecture de leur bible hébraïque, rebutés par l'effort considérable de recherche dans les dictionnaires et les grammaires pour la moindre phrase. Formés à l'exégèse approfondie de textes courts, ils n'accèdent pourtant jamais à la « lecture cursive » de chapitres entiers qui leur permettrait d'atteindre le coeur des textes, sans compter l'immense plaisir de maîtriser cette langue si belle et de pénétrer le monde de l'Ancien Testament.
Ces notes sont là pour les conduire vers ce but : plus de longues recherches dans d'épais dictionnaires et d'obscures grammaires, tout est là, sous leurs yeux ! Sans perdre de temps à analyser chaque terme, seuls sont expliqués les mots qui ne se trouvent pas dans la « liste des mots employés 70 fois ou plus dans l'Ancien Testament » (voir en fin de volume) ; sauf s'ils présentent un problème, évidemment. Toutes les difficultés sont éclairées en termes simples. Des abréviations claires permettent de ne pas allonger le texte. Il est possible ainsi d'avancer rapidement et d'atteindre la fin du chapitre sans effort surhumain !
Et pourtant, cette lecture et ce travail ne sont pas superficiels. Les deux livres de Samuel pourraient paraître plus faciles que les Psaumes. Ce sont des joyaux de l'hébreu classique, différents de bien des textes poétiques, sapientiaux ou « prophétiques » aux rythmes heurtés et au vocabulaire hermétique. Ce n'est qu'une apparence. Combien de fois, avec mon collègue Emile Nicole qui revoyait systématiquement mes notes, avons-nous été éblouis par la subtilité d'un dialogue, la finesse d'une réponse, la beauté d'une description. Ce sont de pures merveilles. L'hébreu s'entend avec bonheur à peindre ces trésors par sa concision, la limitation de son vocabulaire et, en contre partie, la grande richesse de ses moyens d'expression. Si le lecteur pouvait, ici ou là, en être saisi comme nous l'avons été, nous en serions particulièrement réjouis !
Merci à la revue « Club des hébraïsants » qui année après année a édité ces notes, à Emile Nicole et Tom Blanchard qui les ont revues soigneusement en les corrigeant et les complétant avec grande compétence. Mais notre reconnaissance va avant tout et finalement à l'Auteur de ces textes sacrés, si beaux, si profonds, paroles de vie - ses paroles ! – pour aujourd'hui comme pour tous les temps.
Bernard Huck